Beaux arts Magazine
Novembre 2023
Article dans Miroir de l’Art, mai 2023 miroir de l’art
Artension
article dans le Magazine Maison à vivre mars 2021
article dans Miroir de l’Art octobre 2020
Agnès Baillon, sculptrice : « J’aime les adultes qui gardent un esprit d’enfant »
Cette exposition révèle les sculptures sensibles et délicates de cette artiste contemporaine.
Quelle est la période de l’histoire de l’art que vous préférez – et qui vous inspire ?
Je suis passionnée par la Renaissance, j’admire les bustes religieux en bois polychrome souvent rehaussés de feuille d’or. J’ai souvent créé des bustes reliquaires contemporains : j’aime l’idée d’une sculpture dans une autre, avec des personnages à différentes échelles. Je travaille beaucoup sur le thème des portraits sculptés. Ils m’inspirent pour leur représentation hiératique et la matière du bois peint lissé puis abîmée et usée, ils donnent une vibration qui me fait penser au temps qui passe.
J’aime aussi la période romaine, les peintures de Pompéi et les portraits funéraires des tombes romaines. Préférant retrouver les vestiges d’une époque passée, je travaille souvent sur le thème des fragments en bronze – référence aux portraits humanistes des tombes du Fayoum (Egypte ancienne).
Et dans l’art contemporain ?
L’artiste qui m’inspire le plus est le sculpteur Ron Mueck (né en 1958 à Melbourne, en Australie). Ce qui me captive dans son œuvre, c’est le vertige que l’on ressent en étant physiquement face à ses personnages. C’est tellement réel ! Un trouble qui vient sans doute de l’hyperréalisme de ses sculptures et de la différence de taille entre une œuvre monumentale et celui qui la regarde. Il sait passer à travers les gens, à travers les apparences pour ne garder que l’essentiel : la beauté intérieure.
Dans vos séries, vous vous inspirez souvent de faits de société ou de films !
Cette fois-ci, c’est en allant voir Le Grand Bain [comédie dramatique française coécrite et réalisée par Gilles Lellouche et sortie en salle en 2018] que j’ai eu envie de représenter des personnages un peu gauches et maladroits, souvent blessés par la vie. Les acteurs de ce film n’ont pas des physiques d’athlètes et ne sont pas amenés à gagner : chacun peut se projeter dans ces corps imparfaits. Moi qui suis une grande solitaire, j’ai trouvé dans cette équipe un état d’esprit bienveillant et combatif. J’aime les adultes qui gardent un esprit d’enfant.
Comment construisez-vous vos statuettes et quelles techniques utilisez-vous ?
Je construis mes statuettes avec une structure en papier et tiges d’aluminium, ce qui me permet de changer la position, la grandeur et d’improviser sans cesse. Rapidement, je peins le regard pour guider l’expression du visage, je pose ensuite différentes couches de papier mâché, je frotte pour avoir une surface lisse, puis je passe plusieurs couches successives et transparentes de peintures à l’eau. Enfin, je frotte avec des râpes à bois pour retrouver la couleur du papier et faire penser aux transparences du corps. Ce n’est pas de la sculpture mais du modelage, comme de la terre. Pour la peinture, je passe beaucoup de glacis, et de la peinture acrylique, et de l’aquarelle.
Que voulez-vous transmettre par vos sculptures ?
Ce qui me taraude, c’est l’obsession de créer des vies, c’est comme un apaisement. Je travaille tous les jours, c’est presque aussi important que de boire ou manger, cela fait partie de ma vie. Ce qui m’intéresse, c’est de trouver « l’intensité sensible » et la faire ressentir au spectateur. J’aime qu’il se projette dans mes sculptures, qu’il s’identifie, qu’il soit touché par la présence du personnage. C’est un instant figé, comme une photographie.
EXPOS
Exposition « Des femmes à la mine »
Cette exposition est basée sur un constat : la mine est toujours présentée comme un univers dur et âpre, composé d’hommes solides comme le roc. Cette représentation est à nuancer : à étudier les archives, à observer les clichés, à écouter les témoignages, les femmes sont bel et bien présentes : elles sont travailleuses, elles sont mères, épouses, veuves, elles sont militantes et garantes de la gestion familiale. Cette réalité méritait d’être soulignée.
Autour de l’exposition photographique prêtée par le Centre minier de Lewarde, « Femmes de la mine, portraits au XXe siècle », des éléments propres au bassin minier Carmaux-Cagnac nous donnent à voir la diversité des fonctions et des rôles tenus par des femmes, des cours ménagers à l’engagement dans la lutte.
Une œuvre de la sculpteure Agnès Baillon vient illustrer de sa blancheur candide toute l’énergie militante et protestataire des femmes.
S’il en est besoin, cette exposition atteste que la mine est un lieu d’humanité, quel que soit son genre.
Miroir de l’Art mars 2017
Artension septembre 2016
Revue de kleine K février 2016
Art et Décoration sept 2015
http:/article-mieux-vivre-son-argent-juin-2013
www.santementale.com
https://agnesbaillon.com/wp-content/uploads/2010/06/article-valeurs-actuelles.jpg
Ateliers d’art de France mars avril 2013Artension mars avril 2013